Publié par : vendeeglobe | 15 novembre 2008

Mais à quoi ça sert, un sponsor?

30 skippers se sont lancés dans le Vendée Globe cette année, et derrière eux, ou plutôt, à leurs côtés, des sponsors, sans qui le skipper n’aurait pas pu partir.

Qui sont ces sponsors?

Une entreprise, une marque récente, qui veut jouer « un coup de pub »… C’est le cas par exemple, d’Aviva, sponsor de Dee Caffari. Lorsque, il y a deux ans, la navigatrice envisage de réaliser le tour du monde à l’envers, contre les vents et contre les marées, elle frappe à la porte de l’assureur. « Aviva était alors une marque récente, et nous avions besoin de lui donner de la visibilité et de la notoriété. Tous comme de fédérer nos personnes dans le monde entier autour d’un projet enthousiasmant, explique l’un de ses dirigeants, et celui de Dee est arrivé à point nommé.  » Et lorsque la navigatrice a réussi son pari, bouclant son tour du monde en 177 jours, Aviva s’est retrouvé à la une des journaux du monde entier. Pari réussi.

Le sponsoring, c’est donc une rencontre, au bon moment et au bon endroit. Savoir frapper à la bonne porte et vendre son projet à un groupe. Armel Le Cleac’h a trouvé le soutien du groupe BritAir. « De mes expériences précédentes, je savais qu’un projet sponsoring voile avait toutes les qualités requises pour notre société, souligne Anne Le Bour, directrice commerciale de BritAir, il devait permettre de fédérer les salariés et donner de la cohérence à notre marque. Je voulais donc un skipper originaire de la baie de Morlaix, parce que le siège de BritAir est à Morlaix. Il se trouve qu’Armel Le Cleac’h était libre. Il est jeune et talentueux, j’ai foncé ».

Groupe Bel de Kito de Pavant, a bénéficié d'un engouement massif des salariés du groupe.

Groupe Bel de Kito de Pavant, a bénéficié d'un engouement massif des salariés du groupe.

Mais les patrons de ces boites n’ont pas tous le pied marin, et les vitres de leur bureau tournées vers la mer. Le patron du groupe Bel n’a pas cette passion de la mer, « mais il sait s’enthousiasmer pour des projets audacieux et efficaces » précise Guillaume Jouët, dircom chez Bel. Le groupe a choisi Kito de Pavant. Et entre les salariés et le navigateur s’est tissé une étrange relation, faite de fierté et de rêve. « Le projet permet de fédérer autour d’un projet commun nos 11 500 salariés en France, en Ukraine, au Maroc ou encore en Syrie ». Une solidarité qui s’est retrouvée, lorsque Kito de Pavant a rebroussé chemin vers les Sables, mercredi, après avoir démâté. Une trentaine de salariés du groupe était sur le quai pour l’acclamer.

Le Sponsoring permet donc d’unifier un groupe, et de réunir les salariés derrière un projet porteur. Mais c’est aussi un moyen de communication efficace: des voiles majestueuses qui tiennent lieu d’affiches géantes, dans les unes des journaux du monde entier, que ce soit dans la presse écrite, à la télévision ou encore à la radio.

Ne le cachons pas, les retombées financières peuvent être très importantes. PRB a sponsorisé son premier bateau en 1992, et depuis le chiffre d’affaires de l’entreprise double… tous les 5 ans. Idem pour VM Matériaux qui a vu son chiffre d’affaire augmenté de plus de 18% en 2007…

Le Sponsor est également nécessaire pour le skipper. Un 60 pieds est une énorme machine. Il faut investir énormément dans la préparation du monocoque. Le groupe Bel a investit 8 millions d’euros en quatre ans. DCNS a quant à lui misé 3 millions sur le bateau de Marc Thiercelin… Lorsque les marins doivent abandonner, comme ce fut le cas pour ces deux bateaux, les sponsors ne cachent pas leurs inquiétudes. Mais restent malgré tout derrière le skipper. « On va continuer à capitaliser sur ce sponsoring » conclu Guillaume Jouët, du groupe Bel.

Source: Challenges, n°143 du 6/11/08 et Ouest-France du 14/11/08

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